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église romane Saint-Julien de Sennecey-le-Grand

ouverte tous les jours du 1er juin au 22 septembre de 10h00 à 19h00

Il est probable que cette église soit née de l'oratoire d'une villa carolingienne encore mentionnée en 953 (In villa Siniciano). Par la suite, elle est citée dans les sources comme une dépendance du prieuré clunisien de Saint-Marcel-lès-Chalon. Bâtie au XIème ou XIIème siècle, l’église romane Saint Julien de Sennecey-le-Grand fut transformée au XIVème et XVème siècle ; le chœur d’origine fut alors remplacé par une construction de plan rectangulaire avec voûtes ogivales et chapelles seigneuriales.

 

Classée Monument Historique en 1862, elle fut pourtant abandonnée, au XIXème siècle, lorsqu’on transféra le culte dans la nouvelle église construite sur l’emplacement de l’ancien château de Sennecey-le-Grand. Elle reste consacrée (pouvant accueillir 200 personnes, messes, baptêmes et mariages y sont célébrés) et elle a bénéficié de deux campagnes de restauration. Une première tranche de travaux fut consacrée aux peintures murales découvertes en 2004-2005. Une seconde tranche date de 2010 et a permis de restaurer la nef, le transept, les collatéraux et une partie des chapelles. Ces travaux, réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de la mairie de Sennecey, ont été étudiés et suivis par M. Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments Historiques.

 

Le beau portail est formé d'une ouverture en plein cintre bien appareillée encadrée d'une archivolte et avec deux chapiteaux à décor de palmettes sur des colonnes et des bases sur un socle surélevé.

 

La charpente est d’origine, les poutres datent du XIVème siècle. L’enduit de la nef ornée de six piliers a été refait. Deux des six colonnes sont ornementées de la base d’un retable de pierre, signe qu’il existait autrefois des autels latéraux en pleine nef comme à Saint-Martin de Laives.

Le chevet édifié à l'époque gothique a fait disparaître l'unité de la construction romane (et peut-être un ensemble peint comme au Villars). Mais la grande qualité de son architecture apporte une dimension nouvelle à l'ensemble. Le chevet plat est en vogue depuis le XIIIème siècle dans de nombreuses églises de la région. cette reconstruction d'avant 1488 correspondait aux nouveaux investissements réalisés dans cet édifice par les familles seigneuriales.

 

Ce chœur présente donc une double croisée d’ogives peintes. Sur la première voûte ogivale, la peinture murale présente les instruments de la Passion portés par des anges.

 

Sur la voûte d'ogives du fond du choeur, le Christ Ressuscité en Gloire fait pendant à une Deesis (Marie et Saint Jean), et l’aigle, attribut de Jean, au bœuf, symbole de Luc comme l’ange de Mathieu au lion de Marc.

 

Une belle piscine liturgique gothique orne ce chœur, à côté du Mandylion ou voile de Véronique, portrait de Jésus qui aurait été recueilli par Véronique lors de la montée au Calvaire.

 

Dans le transept, un fragment de peinture murale du XVème siècle représente l’Adoration des Mages : deux mages sont visibles ainsi que la figure de Marie près d’une arcature. Une peinture murale antérieure du XIIIème-XIVème siècle du Martyre de Saint Sébastien est encore perceptible. Un rinceau orne l’arc surmontant l'entrée du chœur.

La chapelle à gauche du chœur, sert de caveau depuis 1824 aux seigneurs de Sennecey, inhumés autrefois dans la chapelle du château. On devine l’inscription latine à demi effacée: « Domini initium sapientiae timor (« La crainte de Dieu est le début de la sagesse. ») Une peinture murale de la Visitation du XVIème-XVIIème siècle montre le donateur agenouillé à droite.

 

La chapelle seigneuriale de Lugny, Ruffey, Bauffremont, à droite du chœur, est consacrée à Marie : l’autel est orné d’une statue de la Vierge à l’Enfant, en bois polychrome, du XVème-XVIème siècle. Sur les murs, un programme iconographique présente six épisodes de la vie de Marie : la rencontre, à la Porte dorée, de ses parents, Anne et Joachim, la Nativité de la Vierge, l’Annonciation, la Visitation, la Présentation de Jésus au Temple, et l’Assomption (avec Saint Thomas dont le phylactère a noirci à cause du plomb). Deux belles clés de voûte sont ornées du Tétramorphe (les quatre symboles des Evangélistes) et des armes des seigneurs.Au-dessus du vantail qui donne sur le chœur, on peut lire A° M V IIII DIES XVII nov (17 novembre 1504).

 

La chapelle de Broard qui ouvre sur la nef a été ornée d’une belle ferronnerie moderne sur un modèle du XIVème-XVème siècle. La clé de voûte représente la Vierge en gloire. Des anges garnissent la retombée des ogives. Dans le fond de cette chapelle, un fragment de retable sculpté représente le Christ au tombeau, gisant, soutenu par un ange. Trois statues  des XVème et XVIème siècle sont exposées (Saint Antoine du désert à la longue barbe noire, une Pietà en bois polychrome, et Saint Jacques). On aperçoit encore aux murs les traces d’une litre funéraire.

 

 

Toute l’église comporte de nombreuses dalles funéraires : la plus belle, dans la chapelle de Broard, date de 1489, elle est gravée d’un couple sous un dais, mains jointes, tenant un phylactère écrit en lettres gothiques «Jesus filii David miserere nobis», avec les armoiries sous les pieds. Une autre dalle gothique a été relevée contre le mur de la nef, de forme trapézoïdale avec une grande croix fleuronnée gravée sur toute la surface. Les dalles du XVIIème et XVIIIème siècle sont armoriées des écus de familles nobles (notaire royal, conseiller du roi) et honorables (chapelain, bourgeois-fermier, maître-chirurgien, maître des Eaux et Forêts, maître- maréchal avec ses outils, tourne-à-gauche, enclume et tenaille, vigneron avec la serpe).

Avec l'aimable autorisation de M. Christian Sapin, vous pouvez consulter l'article paru dans le volume "Monuments de Saône et Loire"  de la Société Française d'Archéologie, édité par les Editions Picard en 2010.
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